TOUT S'OUBLIE

J'ai beaucoup de mal avec tous les conflits qui se passent actuellement dans le monde, même si, depuis ma naissance les guerres n'ont jamais cessé d'exister. 

J'ai énormément lu dans ma vie. Ces lectures m'ont mené à découvrir toutes les souffrances générées par des hommes sur d'autres hommes. 

Le premier roman qui m'a fait plonger dans ce monde aussi terrible que cruel, je l'ai lu l'année de mes 15 ans : "L'oiseau bariolé". Une lecture imposée par ma prof de français en 3eme et qui m'a fait prendre conscience de la fragilité du simple fait d'exister . 

Sur tous les continents, en tous temps, pour des raisons qui dépassent parfois l'entendement, l'horreur a engendré la haine. Rien ne change. Les puissants décident, les petits deviennent "chair à canon". L'histoire s'écrit ainsi et tout être fait partie de cette histoire. 

Ce qui me bouscule le plus est la façon dont ces petits sont contraints ou manipulés  par les puissants pour détruire leur prochain. 

Ils étaient voisins, parents. Ils deviennent ennemis. Tout s'oublie. Le ciel sous lequel ils vivent, la terre sur laquelle ils ont partagé le meilleur de leur jour.

Ceux qui deviennent coupables ne possèdent pour tout droit que celui de se défendre s'ils ne veulent pas mourrir. Ils sont stigmatisés puis mis à l'écart avant d'être intimidés et condamnés. Le plus souvent par un bon vouloir issu d'une peur. Mais qu'elle peur ? Celle forgée obligatoirement dans le mensonge de ceux qui ont le pouvoir et abolissent tous dialogues.

Qu'il s'agisse d'un peuple, d'une communauté, d'une famille, d'un seul et unique être, le choix ne peut être que la fuite ou la défense lorsque l'on est reconnu coupable sans aucune forme de procès. 

Je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais su, et même si j'espère, comment croire que la nature humaine changera.

S'il existe "Des Bons Dieux", il existe aussi malheureusement des "Bons diables". Ces derniers donnent à certains la certitude qu'ils peuvent engendrer la pire des cruauté. 

J'ai connu Monsieur Petit, Malika, Adan, Minh, Ilona et tant d'autres... Je ne peux m'empêcher de penser à Norbert... Parfois, il suffit de se taire, de seulement écouter pour comprendre que la souffrance ne sera jamais source de totale résilience. Ces connaissances portent en elles un courage qui dépasse tout ce que j'ai pu imaginer. Elles ne méritaient pas de vivre l'inconcevable. Trop d'innocents se trouvent aujourd'hui plongés dans la même horreur qu'eux. Est-ce que cela cessera un jour?